Les Valois

Le 19 juillet 1358, le jeune Dauphin Charles, fils de Jean II emprisonné à la tour de Londres, convoque son oncle Charles le Mauvais pour lui reprocher d’avoir mis à feu et à sang la ville de Meulan, mais l’entrevue se termine finalement par un traité d’amitié stipulant la mise en liberté du roi Jean.

A la mort de son père en 1364, Charles V devient roi. Il charge Du Guesclin de mettre Charles le Mauvais à la raison. Ce qui fut fait le 16 mai 1364.

Du Guesclin meurt le 13 juillet 1380 et Charles V ne lui survit que quelques mois, transmettant la couronne à son fils Charles VI. A la mort de Charles V, le royaume s’est agrandi du comté d’Auxerre, des duchés de Valois et d’Orléans et du comté de Ponthieu et seules restaient aux anglais les villes de Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux et Bayonne.

Par une chartre signée en juin 1381, Charles VI déclare que les habitants du Vexin français, tout en dépendant de l’archevêché de Rouen pour le spirituel, avaient toujours été français et ne pouvaient être considérés comme Normands. Suite à une insolation le roi Charles VI devient fou et cet évènement excite les ducs de Bourgogne et d’Orléans pour la convoitise du pouvoir. Les rivalités précipitent le pays vers la ruine. Les Anglais témoins de ces querelles reviennent en Normandie assiégeant Rouen puis Vernon, Mantes, Meulan, Pontoise et Paris qui fait sa reddition en 1420.

Lorsque Charles VI s’éteint le 31 août 1422, il laisse une lourde tâche à son fils de vingt ans Charles VII : reprendre les territoires dominés par les Anglais.

C’est à ce moment qu’une jeune bergère de Domrémy, se sentant investie d’une mission divine, ira trouver le roi à Chinon et mettra tant d’enthousiasme dans son discours, qu’elle se verra confier la direction des troupes. Elle délivre Orléans en 1429 et poursuit sa route vers Compiègne mais une trahison la fera capturer le 24 mai 1430 et transportée dans une cage en fer à Rouen. Traduite devant un tribunal ecclésiastique elle sera brulée vive le 30 mai 1431.

Les Anglais craignent les représailles tant l’indignation et les cris de vengeance fusent de toutes parts. La meilleure défense étant l’attaque, ils entament de nouveaux excès dans le Vexin. Ils brulent l’église et le cloitre de Cergy, détruisent l’église d’Osny et le prieuré de Villarceaux, incendient l’église d’Averne en 1434. Le roi prend soudainement conscience de son inaction et tente d’assiéger Pontoise mais il lui faudra quatre ans d’effort pour réussir. De là, il continue vers Rouen, reprenant Nucours, Gisors et Neufchatel. Château-Gaillard capitule en 1449 et Rouen le 10 novembre de la même année et toute la France se trouve bientôt délivrée. Le souverain ne s’arrête pas là et, faisant preuve d’autorité, supprime les armées seigneuriales au profit des seules troupes relevant désormais du roi.

La nouvelle de la mort de Charles VII en 1483 sera un soulagement pour tous tellement tant son régime arbitraire avait terrorisé les seigneurs.

Son fils Louis XI n’est pas mécontent de succéder à son père dont il convoitait le trône depuis longtemps. Le royaume dont il hérite à sa mort est exsangue à l’issue de la guerre de Cent Ans. Il finit par imposer son autorité absolue grâce à une série d’intrigues menées avec ses conseillers, qu’il récompensait d’abord mais n’hésitait à frapper ensuite à la première occasion. Pour exemple, Olivier le Daim reçu en 1474 le titre de comte de Meulan puis tombé en disgrâce il fut pendu en 1483.

Le roi avait tellement d’ennemis, que pris de peur d’être assassiné, il se barricade dans son château de Plessis-lès-Tours, où il expire en 1483.

Son fils Charles VIII n’ayant que treize ans, les autres prétendants se préparaient à l’assaut du pouvoir, mais Anne de Beaujeu la sœur du jeune roi convoque les Etats généraux le 15 janvier 1484. Chaque baillage (Gisors, Mantes, Meulan, Senlis, Pontoise) représenté par un seigneur ayant obtenu ce qu’ils désiraient, les difficultés furent aplanies et le commerce et l’artisanat purent reprendre leur cours normal. De nouvelles découvertes se font jour telle que l’imprimerie. La nécessité de l’état civil et la création de registres pour l’inscription des naissances, des mariages et des décès sera ordonnée en 1509 dans toutes les paroisses, mais il faudra près de deux siècles pour généraliser cette obligation.

L’argent coule à flot et les excès de certains privilégiés, dans l’Eglise notamment, produiront des effets désastreux et engendreront des protestations qui ébranleront toute l’Eglise. Le moine Martin Luther dénonce ouvertement les abus et prêche le retour à une vie simple et aux doctrines de Jésus-Christ. Un de ses émules, le chanoine Jean Calvin viendra faire entendre sa parole dans le Vexin. Le seigneur d’Hazeville lui fournira une retraite ou il écrira son Institution chrétienne ouvrage longtemps conservé dans la famille du bienfaiteur mais finalement brulé sur les ordres d’un curé d’Avernes.

Les prédications de Luther et Calvin décident de nombreuses personnes à se convertir à leurs idées et bientôt deux camps opposés mettent la royauté en péril. Malgré la répression sévère, la réforme ne cesse de gagner des partisans. Les tribunaux de l’inquisition et les bûchers se multiplient.

Le roi François II cherche à faire discuter les deux parties pour arriver à s’entendre mais on ne tarde pas à reconnaitre que toute conciliation est impossible. Catherine de Médicis voulant absolument se débarrasser des protestants, arrache à son fils Charles IX la décision d’un massacre général qui est fixé à la nuit de la St Barthelemy le 24 août 1572. Le sang coula pendant trois jours dans les rues de Paris. Ceux qui réussirent à s’échapper furent poursuivi en province ou de semblables massacres étaient organisés.

Le roi Charles IX fut hanté par le spectacle sanglant de la St Barthélemy, il voyait des fantômes partout et avait des angoisses qui l’empêchait de trouver le sommeil. Son successeur Henri III n’arrivera pas non plus à éliminer la vague protestante et il finira par nommer comme son successeur, son cousin,  Henri de Navarre, chef des huguenots.

Il semble que les comtes de Meulan aient possédé dès le Moyen Age un bailliage seigneurial qui se transforma en bailliage royal le jour où la terre fut réunie à la couronne de France. Mais à une date indéterminée, vraisemblablement au XVIe siècle, le siège fut transféré à Mantes et le bailli de cette ville prit le titre de bailli de cette ville et de Meulan. Cependant, Meulan continua à posséder un bailliage secondaire présidé par un lieutenant général et entre les deux villes, les conflits d’attribution soulevèrent de nombreuses contestations. Claude-Joseph Levrier fut lieutenant général du bailliage de Meulan de 1741 à 1781. Puis son fils, Antoine-Joseph, né à Meulan en 1746 lui succéda jusqu’en 1790. En 1789, le bailliage de Meulan s’étendait sur une trentaine de paroisses réparties entre le Val-d’Oise et les Yvelines qui relevaient directement de la justice royale. A coté des documents proprement judiciaires, se trouvent conservés des document administratifs (mercuriales, déclarations de grains) ; se trouvent également quelques registres de justices seigneuriales dans le ressort du bailliage de Meulan, documents qui viennent compléter les fonds des justices seigneuriales.