Bien plus tard, à l’été 911, Rollon, chef viking à l’origine du duché de Normandie, prend la route avec ses troupes vers le sud pour faire le siège de Chartres.
Avertie par l’évêque Gancelme, une coalition de seigneurs de Neustrie, de Poitiers et de Bourgogne mobilise leurs armées pour sauver la ville. A cette époque, la vallée de la Seine est devenue la cible privilégiée des troupes viking qu’aucun souverain carolingien n’a su empêcher de remonter la Seine. C’est ce moment que choisi le roi Charles III le Simple pour négocier avec le chef scandinave. A l’automne 911 il signe avec Rollon, un traité à Saint-Clair-sur-Epte. Le texte du traité n’a pas été retrouvé mais un chroniqueur normand du XIe siècle, le chanoine Dudon de Saint-Quentin, nous en raconte l’entrevue. Les bords de l’Epte ont été choisi comme terrain neutre pour les négociations. Les deux parties sont bien décidées à trouver un accord.
Le roi des Francs concède au Prince de Normandie un territoire allant de l’Epte jusqu’à la mer, de son côté Rollon s’engage à protéger les villes franques des attaques d’autres vikings.
Pour consolider l’alliance franco-normande, en gage d’amitié, Charles III offre en mariage à Rollon, sa fille Gisèle qui n’a alors que cinq ans. En contrepartie Rollon accepte de se convertir au christianisme.
Le pacte est signé mais avant de se séparer, Rollon doit baiser les pieds du roi Charles selon l’usage. Sa fierté lui interdit une pareille humiliation et après de longues négociations on trouve un arrangement : c’est un des chevaliers de Rollon qui se pliera à la coutume, enfin se pliera, pas vraiment justement : au lieu de s’agenouiller celui-ci se penche pour attraper le pied royal et le lève si haut que le roi en tombe à la renverse. On imagine les rires dans l’assemblée !
C’est ainsi que l’Epte est devenue la frontière entre le royaume franc et le royaume normand pour une période de plusieurs siècles de conflits entre les deux voisins.
Aujourd’hui encore cette rivière qui se jette sagement dans la Seine, est la frontière entre le Vexin français et le Vexin normand.
En 997 le comté de Meulan revient par succession à Hugues 1er, fils de Robert II. Un évènement sans précédent approchait : l’an mille qui sonnait pour le peuple ignorant comme la fin du monde. Le clergé profite de cet affolement pour inciter les fidèles à donner le plus possible à l’église pour trouver leur salut. Nombre de paysans se retrouvèrent ainsi dénudés, abandonnant le travail de la terre ce qui eut pour résultat une famine et la peste.
Une fois passé le jour tant redouté on s’aperçu que rien n’avait changé et que la vie continuait son court normal. Beaucoup reconnurent leur erreur et voulurent se remettre au travail. Mais on avait plus les outils, les semences et pour un grand nombre de paysans n’eurent d’autre issue que de rentrer dans les ordres. Les communautés se mirent alors à fleurir pour remettre les terres en cultures. Nombres de monastères, couvent ou prieurés ont été construit à cette époque.